Dans le contexte du conflit prolongé entre la Russie et l’Ukraine, un projet unique a été réalisé : la traduction du Pentateuque de Moïse en ukrainien a été achevée. Cet événement a eu lieu à la veille de la fête de Simhat Torah et a marqué une étape significative dans le processus de transition du russe vers l’ukrainien.
En l’honneur de Simhat Torah, des centaines d’exemplaires ont déjà été imprimés et distribués parmi les communautés juives du pays. Des milliers de copies supplémentaires sont envoyées dans les villes d’Ukraine à l’approche du Shabbat Bereshit, qui marque le début d’un nouveau cycle de lecture de la Torah.
Initiative de traduction
Le projet a été dirigé par Mikhaïl Chifrine, 53 ans, originaire de Kharkiv et propriétaire de l’une des plus grandes imprimeries de la ville. Il a trouvé son lien avec le judaïsme grâce au grand rabbin de Kharkiv, le rabbin Moshe Moskowitz. Chifrine a fondé l’imprimerie en 2005, après plusieurs années de travail dans le domaine de l’équipement d’impression.
Soutien des rabbins et financement
Mikhaïl Chifrine a rencontré le rabbin Mayer Stambler dans l’un des camps de réfugiés sur les rives du lac Balaton en Hongrie. Cette circonstance l’a encouragé à soutenir le projet d’impression de littérature juive en ukrainien. Son ami proche Mark Vinersky s’est également joint à la collaboration.
La Fédération des communautés juives d’Ukraine a fourni environ un tiers du financement du projet, tandis que Chifrine et Vinersky ont couvert les dépenses restantes. Au total, ils ont investi plus d’un million de dollars dans ce projet éducatif à but non lucratif.
Impact de la guerre et difficultés du processus
Le projet a rencontré des difficultés : l’imprimerie de Chifrine a été attaquée, et deux obus russes l’ont endommagée, causant des pertes de plus de 3 millions de dollars. Néanmoins, le travail de traduction de la Torah n’a pas été interrompu.
Le projet a mobilisé une équipe de traducteurs, linguistes et rabbins sous la direction de Chifrine. Selon le rabbin Stambler, trouver des spécialistes maîtrisant couramment l’ukrainien s’est avéré être une tâche difficile. L’équipe passait souvent de longues heures à discuter des options de traduction de certains mots, en s’appuyant sur les traductions existantes en anglais et en russe.
Succès et réalisations
Le travail sur la traduction de la Torah a duré environ deux ans, y compris l’effort de traduction des textes sacrés. Le rabbin Levi Engelsman, supervisant le projet pour la Fédération, a noté que l’achèvement de l’impression pour Simhat Torah était une réalisation importante à laquelle l’équipe a consacré beaucoup d’efforts.
Soutien du président
L’idée de la traduction a été initiée en partie à la demande du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, qui a reçu en janvier de cette année la première édition ukrainienne des Psaumes pour son 45e anniversaire. Le livre était relié en cuir avec une inscription personnalisée.
Retour et significations
Dans son discours devant les diplomates étrangers, le président a cité le Psaume 3, qui est devenu un symbole de la résilience des Ukrainiens dans l’apprentissage de la guerre. Il a abordé les questions de foi et d’esprit du peuple, soutenant la voie de l’unité et de la lutte contre le mal.
Importance de la traduction
Le rabbin Moshe Moskowitz a exprimé l’opinion que la création de la traduction de la Torah est une responsabilité sérieuse. Il a mentionné que Moïse a traduit la Torah en soixante-dix langues, soulignant l’importance du travail. Une traduction correcte permettra à un plus grand nombre de juifs d’accéder au sanctuaire et d’éviter d’éventuelles distorsions dans l’interprétation des textes sacrés.
