Découverte unique au cœur de Jérusalem
Les archéologues de l’Autorité des antiquités d’Israël ont découvert un minuscule fragment de céramique avec une inscription cunéiforme en akkadien, datant des VIIIe-VIIe siècles avant notre ère. L’artefact a été trouvé près du Mur occidental du Mont du Temple, ce qui en fait la première inscription assyrienne de la période du Premier Temple découverte à Jérusalem.
Les fouilles ont été menées en collaboration avec la Fondation de la Cité de David sous la direction du Dr Ayala Silberstein. La découverte a été faite lors du tamisage humide du sol dans le Parc national de la Vallée de Tsourim. Les archéologues Philippe Vukosavović, Anat Cohen-Weinberger et Peter Zilberg de l’Université Bar-Ilan ont participé.
Émotions et importance historique
Le fragment, mesurant seulement 2,5 cm, a suscité l’étonnement parmi les archéologues. Moria Cohen, participante au projet, a décrit le moment de la découverte comme émotionnel. « J’ai vu un motif sur le fragment qui ressemblait à de l’écriture cunéiforme. Au début, je n’y ai pas cru, mais quand j’ai compris que c’était une véritable inscription, j’ai crié de joie », a-t-elle partagé.
Selon les chercheurs, le fragment provient du sol qui s’écoulait dans le canal de drainage de la période du Second Temple. Cet endroit est l’un des plus proches du Mont du Temple, ce qui rend la découverte cruciale pour comprendre la vie politique et administrative de l’ancien Jérusalem.
Contexte et signification
Le Dr Ayala Silberstein a noté que l’inscription confirme la correspondance officielle entre l’Empire assyrien et le royaume de Juda. Cette découverte démontre l’ampleur de la présence assyrienne à Jérusalem et son influence sur l’administration de la ville.
Selon les assyriologues Peter Zilberg et Philippe Vukosavović, le fragment était probablement une partie d’une bulle royale — un sceau d’argile certifiant l’authenticité des lettres officielles ou des cargaisons de la cour assyrienne.
Détails et hypothèses
L’analyse préliminaire de l’inscription indique un retard de paiement fiscal ou une autre dette administrative. Il est fait mention d’une date limite — le premier jour du mois d’Av, et de « char » ou « celui qui tient le gouvernail » — un haut fonctionnaire.
Bien que le nom du roi de Juda ne soit pas conservé, le contexte suggère un lien possible avec la cour d’Ézéchias, de Manassé ou de Josias. Les chercheurs n’excluent pas que la lettre concernait un conflit fiscal à l’époque du roi Sennachérib.
Origine et recherches futures
L’analyse pétrophysique a montré que la céramique n’a pas été fabriquée à Jérusalem. Le Dr Anat Cohen-Weinberger a noté que la composition de l’argile correspond aux caractéristiques géologiques du bassin du Tigre, où se trouvaient les principales villes assyriennes. Une étude chimique détaillée est actuellement en cours pour déterminer précisément l’origine de l’artefact.
Ce petit fragment ouvre une fenêtre sur les relations diplomatiques et administratives entre Juda et l’Assyrie, devenant la première preuve historique de la communication officielle de Jérusalem avec l’empire le plus puissant de son temps.
