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À Kiev, un autre «pierre d’achoppement» a été installé — un mini-mémorial en l’honneur du Juste de Babi Yar Petro Tcheverikov (une désignation honorifique locale dans le cadre des initiatives de mémoire de Kiev ; à ne pas confondre avec le titre formel de « Juste parmi les Nations » de Yad Vashem — les sources mentionnent précisément la formulation « Juste de Babi Yar »). À Sokal, près des ruines de l’ancienne synagogue et à côté de la maison des Justes parmi les Nations Franciszka et Helena Galamay, des panneaux d’information trilingues ont été installés.

Pourquoi c’est important : les deux initiatives réintègrent des noms et des adresses spécifiques dans l’espace urbain, renforçant la mémoire commune de l’Ukraine, d’Israël et de la diaspora juive.

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Parfois, les monuments les plus puissants sont les plus petits. Une dalle de la taille d’une brique sous les pieds et un panneau succinct près d’une vieille fondation racontent un choix moral plus fort que n’importe quelle tribune. Kiev et Sokal ont récemment rappelé que la mémoire n’est pas un genre muséal, mais une partie du parcours quotidien. Les gens se précipitent au travail, les enfants vont à l’école, les touristes cherchent un café, et soudain, un regard s’accroche à un nom, une année, une courte ligne sur le sauvetage. C’est ainsi que fonctionne la « mémoire urbaine » : silencieuse, mais inévitable.

Le matériel a été préparé à partir des informations du 26 au 28 septembre 2025 de la Communauté juive unie d’Ukraine.

Kiev : « pierre d’achoppement » au nom de Petro Tcheverikov

Un nouvel élément de la série des « pierres d’achoppement » est apparu dans la capitale. Ce sont de petites plaques métalliques intégrées dans le trottoir — des marqueurs des adresses où vivaient ou aidaient ceux que les nazis condamnaient à mort. La nouvelle « pierre » est en l’honneur de Petro Tcheverikov, Juste de Babi Yar, tué par les nazis en 1942 pour avoir sauvé deux jeunes filles juives de 12 et 17 ans.

Son nom a été réintégré sur la carte de la ville près de la Bibliothèque centrale pour enfants nommée d’après Taras Chevtchenko (avenue Brest, 25a).

Il est symbolique de voir comment cela est fait. À la cérémonie, il y a des écoliers, des historiens, des représentants d’initiatives culturelles. Cela semble être un détail, mais c’est ainsi qu’une nouvelle habitude commence : connaître non seulement les principales places, mais aussi les adresses du courage. Cette approche est similaire à une « micro-puce de mémoire » que l’on peut lire en deux lignes — et ne plus jamais oublier.

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Petro Tcheverikov — Juste de Babi Yar

L’histoire de Petro Tcheverikov est un exemple documenté de la façon dont une personne dans le Kiev occupé a pris une décision qui lui a coûté la vie. En 1942, avec sa femme Maria, il a caché chez lui des jeunes filles juives. La première, une fillette de 12 ans, a été envoyée dans un village chez des connaissances, où elle a été adoptée et ainsi sauvée de la mort.

Peu de temps après, une autre jeune fille de 17 ans est arrivée chez eux. Elle a réussi à échapper à une rafle, et les Tcheverikov ont trouvé un moyen de la faire passer dans un groupe de partisans.

Ces actions n’ont pas échappé à l’attention. En 1943, la Gestapo a arrêté Petro Tcheverikov. Selon les témoignages disponibles, il a été exécuté à Babi Yar — un lieu devenu symbole de la tragédie des Juifs de Kiev. La date exacte de l’arrestation et de l’exécution est inconnue (seule l’année et le lieu sont connus).

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Tcheverikov était également lié à la résistance : sa maison servait parfois de lieu de rencontre pour les résistants, ce qui augmentait encore les risques.

Des décennies ont passé, et son nom aurait pu se perdre dans les notes d’archives, si ce n’était le travail des chercheurs et des initiatives publiques. Le 23 septembre 2025, à Kiev, près de la Bibliothèque centrale pour enfants nommée d’après T. Chevtchenko sur l’avenue Brest, 25a, une « pierre d’achoppement » a été installée en l’honneur de Petro Tcheverikov. La cérémonie a été programmée pour le 84e anniversaire du début des exécutions à Babi Yar.

C’était la première « pierre » après une pause de quatre ans dans le projet, et il est symbolique que le nom de Tcheverikov soit devenu le point de départ d’une nouvelle étape.

Ainsi, la biographie de cet homme se compose de quelques faits marquants : un habitant ordinaire de Kiev qui a décidé d’aider deux jeunes filles ; une famille qui a risqué sa vie pour des vies étrangères ; l’arrestation et la mort en 1943 ; et le retour de son nom sur la carte de la ville au XXIe siècle.

Sokal : trois panneaux près de la synagogue et de la maison des Justes

Sokal est une petite ville, mais son histoire résonne loin. Près des ruines de l’une des plus anciennes synagogues galiciennes, des panneaux trilingues ont été installés : ukrainien, anglais, polonais. Ce choix de langue n’est pas un détail, mais une invitation. Les locaux, les visiteurs de la Pologne voisine, les voyageurs d’Israël — tous peuvent lire l’histoire sans intermédiaire.

Le deuxième panneau se trouve près de la maison où vivaient Franciszka Galamay et sa fille Helena Galamay — Justes parmi les Nations. Pendant la Shoah, elles faisaient ce qui exige toujours le silence : cacher, nourrir, veiller à la fenêtre, écoutant les pas nocturnes. Ces gestes quotidiens, presque invisibles, constituent le tissu du sauvetage.

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Pourquoi le panneau est un format efficace

Un panneau est une histoire courte et claire, non surchargée de langage académique. Il est important ici de retenir l’attention sur deux ou trois faits : qui a sauvé, qui a été sauvé, quels risques ont été pris. Quand tout cela est dit simplement et en trois langues, la ville obtient un outil de mémoire fonctionnel. Non cérémoniel, mais quotidien.

Franciszka et Helena Galamay — l’histoire d’une mère et d’une fille qui ont sauvé des familles juives

Franciszka Galamay est née à Sokal en 1885. Avant la guerre, avec sa fille Helena, elles avaient une petite ferme. Lorsque l’occupation allemande a commencé, c’est dans leur maison que les familles juives Kram, Malz et Kindler ont trouvé refuge. Les femmes cachaient les gens dans des cachettes au-dessus de la porcherie, ainsi que sous le plancher de la cuisine.

En novembre 1942, Franciszka a elle-même proposé un abri au marchand de bétail Moishe Malz et au médecin David Kindler avec leurs familles, qui fuyaient le ghetto. Ils ont été rejoints par le peintre Josef Kram avec sa femme et son fils. Pour cacher le fait que des Juifs se cachaient dans les granges et les dépendances, Franciszka a élevé des porcs et des poules et y apportait de la nourriture, la cachant parmi les déchets. Pour détourner les soupçons, elle se permettait même des propos antisémites en public.

Pendant vingt mois, la mère et la fille ont sauvé 16 personnes sur les 6000 Juifs d’avant-guerre de Sokal. Au total, environ 30 ont survécu après la guerre. Parmi les sauvés se trouvait Moshe Malz, qui a laissé des mémoires intitulés « Années de terreur — Lueur d’espoir ». Ses écrits sont devenus un témoignage précieux de la vie dans le ghetto et de la survie cachée.

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Un détail intéressant : en même temps que les familles juives, Franciszka cachait également un jeune soldat allemand déserteur, Wilhelm, qui demandait à être caché pour éviter d’être envoyé sur le front de l’Est. Il a vécu à la ferme pendant presque deux ans, mais en 1944, il a été découvert et exécuté par les militaires soviétiques.

Le 19 juillet 1944, l’Armée rouge est entrée à Sokal, mettant fin au cauchemar de 20 mois pour ceux qui se cachaient. Les Juifs ont quitté la maison Galamay et ont bientôt émigré. La famille a maintenu le contact avec eux pendant de nombreuses années.

En 1984, Yad Vashem a reconnu Franciszka et Helena Galamay comme Justes parmi les Nations. Plus tard, leur histoire a été incluse dans le documentaire américain « No. 4 Street of Our Lady » et dans le livre de Jenny L. Witterick « Le Secret de ma mère ». En 2011, l’héroïne a été honorée à titre posthume du prix « Pour le courage et le soin », reçu par ses descendants.

Ainsi, la biographie de Franciszka et Helena Galamay est l’histoire de deux femmes qui ont non seulement sauvé presque la moitié de tous les Juifs survivants de Sokal, mais ont également réussi à tromper les voisins soupçonneux et les nazis eux-mêmes, faisant preuve d’une ingéniosité et d’une détermination incroyables.

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Le lien commun des deux histoires : la mémoire comme territoire commun

Kiev et Sokal parlent le même langage — celui des adresses, des dates et des noms. NAnews — Nouvelles d’Israël raconte régulièrement des projets où la mémoire cesse d’être un monologue et devient un dialogue invitant. Ici, il n’y a pas de pathos « imposé », mais une logique compréhensible : nous posons une dalle, fixons un panneau, lisons des noms, posons des questions aux enfants.

Conclusion : petites formes — grands sens

La « pierre d’achoppement » de Kiev au nom de Petro Tcheverikov et les panneaux de Sokal sur Franciszka et Helena Galamay sont deux outils différents d’un même travail. Les deux redonnent une voix à ceux qui ont dit « non » au mal et « oui » à la solidarité humaine. Les deux sont solidement intégrés dans le tissu de la ville : ils n’ont pas besoin d’être cherchés dans les salles de musées, ils sont là — sur le trottoir et sur le mur.

Pour les lecteurs de « NAnews » et ceux qui suivent les nouvelles d’Israël, c’est l’occasion de voir dans l’agenda ukrainien non seulement la politique, mais aussi la préservation soigneuse et ciblée de la mémoire. C’est peut-être là que réside la force : non pas dans le bruit, mais dans la régularité et l’honnêteté.

Pierres d’achoppement : une mémoire qu’on ne peut pas éviter

La « pierre d’achoppement » est un petit signe commémoratif en laiton, intégré directement dans le trottoir. Il est gravé du nom, des années de vie et du bref destin d’une victime de l’Holocauste ou d’une personne qui a sauvé des Juifs pendant l’occupation nazie.

Histoire du projet

L’idée a été conçue par l’artiste allemand Günter Demnig dans les années 1990. Au début, il s’agissait de plaques individuelles, mais avec le temps, elles sont devenues le plus grand mémorial décentralisé d’Europe. Aujourd’hui, les « pierres d’achoppement » peuvent être trouvées dans des milliers de villes en Allemagne, en Pologne, en France, aux Pays-Bas, en Ukraine et dans d’autres pays.

Pourquoi sont-elles nécessaires

L’idée principale est que la mémoire de l’Holocauste ne soit pas seulement dans les musées et les livres, mais directement dans les rues. Une personne suit son itinéraire habituel, voit un nom et une année sous ses pieds, « trébuche » du regard et revient mentalement dans l’histoire. C’est une façon très personnelle et intime de se souvenir.

Signification pour Israël et la diaspora

Pour les lecteurs de NAnews — Nouvelles d’Israël, de telles initiatives en Ukraine sont proches et compréhensibles. Israël préserve depuis des décennies la mémoire des Justes, et lorsque des « pierres d’achoppement » apparaissent dans les villes ukrainiennes, cela devient un pont entre les pays et la diaspora juive.

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