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L’analyste politique ukrainien Youri Romanenko et l’expert du Moyen-Orient Mohammad Farajallah ont soulevé un sujet qui semble avoir disparu de l’agenda mondial : la catastrophe humanitaire au Soudan. Leur conversation n’est pas simplement une analyse de la géopolitique africaine. C’est un avertissement sur ce qui arrive aux sociétés privées d’institutions et de culture de la responsabilité.

Un pays qui aurait dû avoir de la chance, mais qui n’en a pas eu

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Le Soudan est un paradoxe. Un pays avec d’immenses richesses naturelles, le troisième au monde pour les réserves d’or, et pourtant plongé dans une pauvreté visible dès le seuil. Farajallah partage ses impressions après un voyage : Khartoum ressemble à un endroit où il y a des opportunités, mais que personne n’exploite. « Un million de vaches sans maître et des restaurants sans carrelage. Ce ne sont pas des traditions — c’est la pauvreté », souligne-t-il.

Le Soudan a tout ce qui fait un État puissant : un accès à la mer Rouge, des routes commerciales, une histoire ancienne, 132 pyramides. Mais au lieu de la prospérité — la ruine. Les seuls restaurants décents de la capitale sont ouverts par des réfugiés syriens, fuyant leur propre guerre.

70 ans de dictatures militaires

Depuis 1956, le pays erre dans une crise d’identité. « Qui sommes-nous ? Arabes ? Africains ? Chrétiens ? Musulmans ? » — cette question plane sur le Soudan depuis des décennies. Les coups d’État militaires sont devenus un arrière-plan cyclique de la vie.

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Chaque nouveau leader n’apportait pas l’ordre, mais la répression. Les tentatives d’augmenter la popularité par la religion se sont terminées par l’introduction de la charia et une guerre civile de plusieurs années. Finalement, le Sud-Soudan s’est séparé — un autre coup pour le pays.

Comment est né le « Janjawid »

L’une des décisions les plus destructrices d’Omar al-Bashir a été la création d’une armée privée « Janjawid » dirigée par Muhammad Hamdan Dagalo (Hemeti). Initialement — comme un outil de répression du Darfour. Résultat — environ 300 000 morts et l’apparition d’une armée parallèle, qui avec le temps est devenue plus puissante que l’État. Un équivalent complet de la structure des Gardiens de la révolution en Iran.

Une révolution qui s’est terminée par une guerre

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En 2019, le peuple s’est soulevé. Bashir a été renversé. Al-Burhan et Hemeti se sont temporairement unis, comme pour l’avenir du pays. Mais peu de temps après, les deux centres de pouvoir se sont transformés en deux fronts.

En 2023, le pays s’est enfoncé dans une nouvelle guerre. Hemeti a obtenu le soutien des Émirats arabes unis et de la Russie, offrant de l’or en échange d’armes. La Russie utilise l’or soudanais pour contourner les sanctions et financer ses opérations.

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Un génocide que personne ne filme

La situation est si dangereuse que les journalistes évitent la région. Al-Fashir est tombée après un blocus, des massacres ont commencé. Des milliers de civils sont exécutés, des femmes violées, des villes effacées de la carte.

Hemeti a donné carte blanche à ses hommes. Plus la guerre dure, plus il devient évident : c’est une répétition du Rwanda, mais à l’ère des smartphones, où les horreurs se déroulent en direct, et le monde regarde ailleurs.

Les leçons du Soudan pour l’Ukraine

Romanenko et Farajallah soulèvent une question qui résonne douloureusement. Que se passe-t-il avec une société lorsque la dégradation sociale lui retire le sol sous les pieds ? L’exemple de l’Algérie, où la langue française est perçue comme un « trophée », montre comment l’identité culturelle peut devenir une arène de lutte.

L’histoire de Ternopil, où une déplacée de Marioupol a été battue pour avoir parlé russe, résonne dans la discussion comme un signal d’alarme. « L’Ukraine peut-elle suivre le chemin du Soudan ? C’est déjà possible », dit Farajallah.

Le Soudan — un miroir dans lequel il est effrayant de regarder

Cette histoire ne parle pas de ce qui se passe quelque part loin sur le continent. C’est un rappel : les ressources ne sauvent pas un pays si les institutions disparaissent, les élites se décomposent, et la violence devient la norme. Les catastrophes commencent toujours discrètement — et explosent quand il est déjà trop tard pour corriger quoi que ce soit.

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C’est pourquoi les discussions sur de telles crises sont importantes — surtout pour les pays qui traversent actuellement leurs propres épreuves. Ces conclusions sont soulignées par les journalistes de НАновости — Новости Израиля | Nikk.Agency, reliant les événements du Soudan aux leçons universelles sur la gouvernance, la société et ce qui peut arriver si l’on n’arrête pas à temps la désintégration.

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