L’ancien ministre de la Défense des Croates de Bosnie, Bruno Stojić, a été libéré par décision du Tribunal international de l’ONU. Le tribunal de La Haye a réexaminé sa condamnation de 20 ans pour crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie dans les années 1990.
La Haye et le droit à une seconde chance
La juge Graciela Gatti Santana a souligné que le facteur décisif était la volonté de Stojić de reconnaître sa responsabilité personnelle pour ses actes. Son comportement en détention et son repentir public ont convaincu le tribunal qu’il était capable de réintégrer la société sans risque de répéter les erreurs du passé.
Cette position a suscité des réactions mitigées. Pour certains, c’est un exemple d’humanisme et de la force du droit international. Pour d’autres, c’est un rappel douloureux de la difficulté de l’Europe à refermer définitivement les blessures laissées par la guerre.
Mémoire de la Bosnie et leçons des années 1990
Stojić purgeait sa peine pour des crimes contre les musulmans bosniaques commis entre 1992 et 1995. Ces années sont inscrites à jamais dans l’histoire de la région comme une période de nettoyage ethnique, de sièges et de villes détruites.
La décision du tribunal a suscité des débats sur ce qui est le plus important — la justice ou la possibilité de recommencer. En Bosnie, les familles des victimes cherchent encore des réponses, tandis que la communauté internationale cherche un équilibre entre mémoire et réconciliation.
Tribunaux internationaux et nouveaux défis
Dans le contexte de la libération de Stojić, d’autres tribunaux continuent d’examiner des affaires qui détermineront l’avenir du droit international. Le tribunal spécial pour l’agression contre l’Ukraine a déclaré qu’il ne jugerait pas par contumace les dirigeants du pays agresseur tant qu’ils resteraient au pouvoir.
Pendant ce temps, la Cour suprême des Pays-Bas a obligé le gouvernement à revoir l’exportation de pièces détachées pour les chasseurs F-35 vers Israël, afin de prévenir d’éventuelles violations du droit humanitaire. Aux Philippines, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre un allié de l’ancien président Rodrigo Duterte, soupçonné de crimes contre l’humanité.
Ces décisions montrent que le système de justice internationale devient de plus en plus vulnérable politiquement — mais reste néanmoins l’un des rares mécanismes capables de rappeler les limites de l’acceptable.
Entre passé et présent
L’histoire de Bruno Stojić n’est pas seulement un drame personnel. C’est le symbole de la fragilité de l’équilibre entre vengeance et pardon. La libération de l’ancien ministre rappelle que le droit international n’est pas figé, mais que ses décisions reflètent toujours la lutte entre justice et politique.
NAnews — Nouvelles d’Israël | Nikk.Agency
