Les États-Unis préparent un nouveau paquet de sanctions contre le secteur énergétique de la Russie, si Moscou ne parvient pas à un accord de paix avec l’Ukraine. C’est ce que rapporte Bloomberg en se référant à des sources familières avec le déroulement des discussions à Washington et à Bruxelles.
Il ne s’agit pas de mesures symboliques. C’est l’infrastructure même de contournement des restrictions, que la Russie a construite ces dernières années, qui pourrait être touchée.
Un coup porté à la « flotte fantôme » et aux intermédiaires pétroliers
Selon l’agence, au centre des discussions se trouvent les navires de la soi-disant « flotte fantôme », ainsi que les traders et les entreprises qui continuent d’assurer l’exportation du pétrole russe en contournant les régimes de sanctions.
Ces mesures ont été discutées par le ministre des Finances des États-Unis Scott Bessent avec les ambassadeurs européens au début de la semaine. L’objectif est de synchroniser la pression et de fermer les « fenêtres » logistiques et financières restantes par lesquelles le pétrole russe parvient encore sur le marché mondial.
Les sources affirment qu’une décision sur les sanctions pourrait être prise dès cette semaine, mais le dernier mot revient au président des États-Unis Donald Trump.
Une loi contre les profits du pétrole russe
Parallèlement, un nouvel outil de pression est apparu au Sénat américain. L’ambassadrice d’Ukraine aux États-Unis Olga Stefanishina a annoncé l’enregistrement d’un projet de loi bipartisan
Decreasing Russian Oil Profits Act of 2025.
Le document prévoit des sanctions contre les personnes et les entreprises qui achètent du pétrole russe ou facilitent son importation. Le projet de loi oblige le président des États-Unis à mettre en œuvre les mesures correspondantes dans un délai de 90 jours.
La formation de la liste des sanctions sera confiée au ministre des Finances des États-Unis après consultation avec le secrétaire d’État. Cela rend le processus formalisé et moins dépendant de la conjoncture politique.
Réaction de Moscou : prévisible et sans surprises
Au Kremlin, les plans de Washington n’ont pas été une surprise. Le porte-parole Dmitri Peskov a confirmé que Moscou est informé de l’élaboration de nouvelles restrictions.
Selon lui, aux États-Unis, « ce n’est un secret pour personne » que l’agenda des sanctions reste actif. Cependant, Peskov a traditionnellement déclaré que toutes les sanctions nuisent à la normalisation des relations, sans préciser quelles mesures Moscou est prête à prendre pour les prévenir.
Contexte des sanctions de 2025
À l’automne 2025, les États-Unis ont déjà imposé des sanctions contre les plus grandes entreprises pétrolières russes — « Lukoil » et « Rosneft ». Cela a été le premier cas d’imposition de nouvelles restrictions énergétiques pendant la présidence de Trump.
Les conséquences ont été significatives.
« Lukoil » continue de chercher des acheteurs pour ses actifs étrangers, dont la valeur totale est estimée à environ 20 milliards de dollars. Parallèlement, les discussions sur une éventuelle absorption par « Rosneft » se sont intensifiées.
La pression s’intensifie de l’intérieur et de l’extérieur
Le secteur pétrolier russe fonctionne déjà en mode de risque accru. La baisse des prix mondiaux du pétrole, la prudence de la Chine et de l’Inde, craignant des sanctions secondaires des États-Unis, et le rétrécissement des routes logistiques créent un effet cumulatif.
Le nouveau paquet de sanctions, s’il est adopté, pourrait transformer définitivement l’exportation de pétrole d’une source de revenus stables en une zone d’incertitude permanente pour l’économie russe.
C’est pourquoi le secteur énergétique reste un levier clé de pression de l’Occident sur Moscou — et le principal sujet de négociation dans la question d’un éventuel accord de paix, comme le rapporte systématiquement NAnews — Nouvelles d’Israël | Nikk.Agency.