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En octobre 2025, le nom du lauréat du prix littéraire «Zustrich» sera connu — un projet unique qui, pour la cinquième année consécutive, récompense les livres renforçant le dialogue ukraino-juif. Alors que le jury se prépare à la décision finale, UJE — Ukrainian Jewish Encounter présente les finalistes — des œuvres où résonnent les voix du passé et du présent, où l’Ukraine et le monde juif parlent à nouveau la même langue.

Prix «Zustrich» : quand la littérature devient un pont

Ce prix n’est pas simplement un concours. C’est une plateforme où se rencontrent deux cultures qui ont vécu côte à côte pendant des siècles, se disputant, s’aimant et se perdant. L’organisateur est l’organisation canadienne UJE (Rencontre Ukraino-Juive) avec le soutien du Forum des éditeurs. Depuis sa fondation en 2008, UJE travaille pour rappeler que sans la voix juive, l’Ukraine ne peut se comprendre elle-même.

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Cette année, la liste courte a réuni cinq livres — d’auteurs nouveaux et de classiques oubliés. Ils ont en commun de ramener la polyphonie volée par les guerres et le silence. Et ils montrent combien il est important d’entendre à nouveau la langue juive résonner aux côtés de l’ukrainien.

Le prix littéraire «Rencontre» se prépare pour la cinquième fois à récompenser un livre favorisant le dialogue ukraino-juif
Le prix littéraire «Rencontre» se prépare pour la cinquième fois à récompenser un livre favorisant le dialogue ukraino-juif

Yitzhok Leibush Peretz — «Hassidique»

Traduction du yiddish par Alexandre Ouralov et Sofia Korn. Éditions «Dukh i Litera», Kiev, 2025. — 320 pages.

Le nom de Sholem Aleichem est depuis longtemps devenu un symbole de l’Odessa juive, mais à ses côtés vivaient et écrivaient d’autres génies — Mendele Moïkher-Sforim et Yitzhok Peretz. La nouvelle traduction nous ramène précisément Peretz — maître des histoires courtes, où la vie du shtetl se transforme en parabole philosophique.

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Berdytchiv, Talne, Vassylkiv — des villes où l’on entend le souffle des cours juives, des prières et des blagues. Ces récits sont remplis de sagesse, de folklore et d’une douce ironie. Les héros de Peretz posent des questions inconfortables sur la foi, le destin, Dieu — et deviennent étrangers parmi les leurs. Mais c’est précisément dans cette folie que naît la poésie.

Dans les notes des traducteurs, on peut trouver des échos d’idées kabbalistiques, et dans les textes eux-mêmes — ce mélange de douleur et de rire dont est tissée la vie. Autrefois, ces histoires étaient traduites par Nikolaï Zerov; maintenant, elles résonnent d’une manière nouvelle — vivante et contemporaine.

Sonia Kopinus — «Lapins blancs»

Éditions VD «Orlando», 2025. — 242 pages.

Ce début est comme une vieille photographie, légèrement décolorée, mais sentant encore la mer et le sel. Devant nous, Odessa d’avant la révolution — une ville où l’amour côtoie l’inquiétude, et l’air est imprégné d’un pressentiment de catastrophe.

Le roman est écrit sous forme de lettres. L’héroïne principale, Sonia, vit à Athènes, attend un enfant et écrit à son ami — sur le passé, la jeunesse, l’amour pour un médecin, plus âgé qu’elle de dix-sept ans. À travers ses lettres, transparaît la vie de l’ancienne Odessa juive — avant les pogroms, avant la destruction du monde.

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Quand Sonia est envoyée étudier la peinture à Rome, elle ne comprend pas encore que tout ce qu’elle aimait restera là, dans la maison où ça sentait l’orange et où son père croyait en l’avenir. Ce roman est comme un message d’un siècle perdu, où résonne une voix féminine, s’efforçant obstinément de préserver la mémoire d’une maison qui a disparu.

Kristina Semeryn — «Un siècle de présence : Le monde juif dans la prose ukrainienne des années 1880-1930»

Éditions «Dukh i Litera», 2024. — 680 pages.

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Cette anthologie est comme une archive, où entre les pages sont conservés l’odeur des bougies, les cris du marché et les rires des enfants. Elle rassemble des textes d’Ivan Franko, Mykhailo Kotsiubynsky, Modest Levytsky et d’autres auteurs pour qui le monde juif était proche — derrière le mur, dans la rue voisine, à la pharmacie, à l’auberge.

Ce n’est pas un catalogue ethnographique. C’est une tentative d’écoute. Dans ces histoires, il n’y a pas de distance coloniale — il y a de la curiosité et du respect. Franko et Kotsiubynsky montrent les juifs non pas comme des «autres», mais comme une partie de la vie quotidienne. Levytsky, médecin de profession, décrit ce qui est habituellement caché aux étrangers — la vie fermée du shtetl.

L’anthologie rend à l’Ukraine une couche importante de mémoire. Sans elle, nous ne pourrons pas comprendre notre propre histoire, car l’un de ses fils a toujours résonné en yiddish.

Eli Schechtman — «Goyrl. Anneaux sur l’âme»

Traduction d’Alma Shin. Éditions «A priori», 2023. — 448 pages.

Schechtman est un écrivain qui a vécu tout ce qu’un homme du XXe siècle peut vivre : révolutions, Holocauste, purges staliniennes. Originaire de la région de Jytomyr, il a parcouru le chemin du shtetl ukrainien à l’émigration en Israël. Son roman n’est pas simplement une autobiographie, mais une chronique d’un peuple qui a survécu.

L’histoire est racontée par un vieil homme qui se souvient de lui-même enfant — et du monde qui a disparu. Ici, la joie de la chute du tsar, l’espoir qu’une nouvelle Ukraine trouvera une place pour les juifs, et la douleur du retour de l’antisémitisme.

Aujourd’hui, alors que l’Ukraine repense son passé, ce livre résonne particulièrement fort. Sans des voix comme celle de Schechtman, le tableau du XXe siècle reste incomplet.

Mia Marchenko et Kateryna Pekur — «Les enfants du temps de feu»

Éditions Readberry, 2024. — 640 pages.

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Le livre le plus inattendu de la finale — une fantasy contemporaine sur Kiev, où la guerre et le mythe s’entrelacent. Le roman commence en 2022 : la gare, des foules de gens, la panique. Et ensuite — Zavozkalye, une ville alternative où vivent les esprits du vieux Kiev, des golems et des noms oubliés.

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Ici apparaissent des personnages juifs, le maître Avikhai, créant un golem, et une fille dont la mémoire devient partie intégrante du monde magique. Dans cette intrigue — une métaphore : tant que nous nous souvenons de nos histoires, notre ville vit. Tant que nous savons où était Yevbaz, où nos ancêtres priaient et commerçaient, — leur monde existe.

C’est le Kiev de la mémoire, une ville où la réalité repose sur les souvenirs. Et c’est pourquoi la fantasy devient un moyen de ne pas oublier.

À propos du prix et de sa mission

«Zustrich» n’est pas simplement une récompense littéraire. C’est une façon de dire : les histoires ukrainiennes et juives ne sont pas des lignes parallèles, mais deux cordes d’un même instrument. Quand elles résonnent ensemble, la vérité naît. Et peut-être, l’espoir.

Le projet est réalisé avec le soutien de UJE — Ukrainian Jewish Encounter, existant depuis 2008, et vise à rappeler que sans écoute mutuelle, la culture perd de sa profondeur.

En octobre, le nom du gagnant sera connu. Mais les véritables gagnants sont déjà déterminés — ce sont ceux qui nous ramènent les voix du passé.

Selon le matériel de Tatyana Petrenko (Chytomo), spécialement adapté pour NAnovosti, octobre 2025.

Литературная премия «Встреча» уже в пятый раз готовится отметить книгу, способствующую украинско-еврейскому диалогу
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