Cette semaine marque le début de la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU — l’événement diplomatique le plus important du calendrier international.
Pendant six jours, les chefs d’État prendront la parole depuis la tribune encadrée de marbre vert, tandis que des conférences et des sommets se tiendront parallèlement pour façonner l’agenda mondial. Le thème de cette année, « Mieux ensemble : 80 ans et au-delà pour la paix, le développement et les droits de l’homme », est pertinent dans le contexte de crises significatives, y compris les conflits à Gaza et en Ukraine, les tensions croissantes autour de l’Iran et les critiques sur l’efficacité de l’ONU. Le secrétaire général António Guterres a noté que « le monde se trouve dans des eaux tumultueuses sans précédent », jamais vues depuis des décennies.
Événements clés de l’Assemblée générale
Dans le cadre de la discussion générale, une attention particulière sera portée à la « Conférence des deux États », qui se tiendra lundi sous la coprésidence de la France et de l’Arabie saoudite. Cet événement est la continuation de la réunion de juillet et vise à établir une voie « irréversible » vers un État palestinien indépendant.
Nouvelle Charte
La « Déclaration de New York », préparée en juillet et approuvée par 142 pays, proposera un mécanisme administratif temporaire pour Gaza, la reconstruction de la bande et des étapes vers une solution permanente. Parmi les signataires figurent le Royaume-Uni et le Canada, qui, selon les prévisions, prévoient de reconnaître officiellement l’État palestinien lors de la conférence. Israël et les États-Unis protestent vigoureusement contre cette initiative, insistant sur son caractère unilatéral et son décalage par rapport aux réalités, la qualifiant de « récompense pour le Hamas ».
Première parole au Brésil
Traditionnellement, la discussion générale commencera par le discours du Brésil, immédiatement suivi par celui du président Trump, attendu avec grand intérêt. Ce sera sa première intervention à l’Assemblée générale depuis son retour à la Maison-Blanche cette année, et il prévoit de parler de ses réalisations en politique étrangère, y compris, selon lui, « la fin de sept guerres », ainsi que de mettre l’accent sur le conflit avec l’Iran, qui a subi des pertes avec des bombardiers ayant détruit trois de ses principales installations nucléaires.
Position de Trump
En outre, Trump continuera de sanctionner l’aide et de réduire le financement d’agences telles que l’UNRWA et l’UNESCO, maintenant une position ferme vis-à-vis des institutions de l’ONU. Il sera accompagné du secrétaire d’État Marco Rubio et du nouvel ambassadeur de l’ONU Mike Waltz.
Début du président syrien
Mercredi, le président syrien Ahmed al-Sharaa s’adressera pour la première fois à l’Assemblée générale après la chute du régime de Bachar al-Assad à la fin de l’année dernière. Son discours visera à obtenir une légitimité internationale, alors qu’il appellera à la « patience et au soutien » pour stabiliser la Syrie et reconstruire l’économie dévastée.
Recherche de reconnaissance
Le fait d’obtenir des visas pour la délégation et de programmer un discours est considéré comme un premier signe de reconnaissance, malgré la violence persistante et les soupçons dans la région. Des rapports font état de progrès en matière de sécurité entre Damas et Jérusalem, ce qui pourrait préparer le terrain pour un accord de sécurité historique soutenu par les États-Unis. Cependant, il n’y a actuellement aucun signe clair qu’un accord sera définitivement conclu lors de l’Assemblée générale.
Discours d’Abbas
Jeudi, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’adressera aux participants de l’Assemblée générale avec un message préenregistré après que l’administration Trump a refusé des visas à ses hauts responsables. L’Assemblée générale a voté à la majorité pour lui permettre de s’exprimer à distance. Abbas devrait remercier les pays ayant déjà reconnu l’État palestinien, exposer sa position et condamner Israël pour la guerre et d’autres actions. Son apparition, coïncidant avec la conférence de la France et de l’Arabie saoudite, vise à accroître la pression internationale sur Israël et les États-Unis.
Adresse de Netanyahu
Vendredi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu prononcera son 14e discours à l’Assemblée générale, dans un contexte de pression croissante sur Israël : la Commission d’enquête de l’ONU a accusé Israël de « génocide » à Gaza, passible de la Cour mondiale.
Réponse de Netanyahu
Simultanément à l’adresse de Netanyahu, on s’attend à ce qu’il rejette ces accusations, rappelle les otages toujours détenus par le Hamas et appelle les pays à soutenir Israël. Pour lui, ce sera un moment de prise de conscience personnelle et politique.
Discours de Macron
Le même jour, le président français Emmanuel Macron prendra la parole, présentant la « Conférence des deux États » comme une victoire historique et appelant à la mise en œuvre de la « Déclaration de New York ». La reconnaissance officielle par la France de l’État palestinien est attendue comme le point culminant de cet effort diplomatique.
Conséquences pour les relations avec Israël
Un tel geste pourrait entraîner une confrontation directe avec Israël et les États-Unis, tandis que Macron espère établir la France comme une force de premier plan dans la restauration de la confiance dans le système international, malgré une chute brutale du soutien intérieur.
Tout au long de la semaine, New York deviendra le centre d’une diplomatie intense, de décisions de haut niveau et d’une nouvelle tentative de rétablir la solution à deux États. Pour Israël, c’est un moment unique de pression mondiale sans précédent, compensé uniquement par le soutien du président américain. C’est ainsi que le secrétaire général de l’ONU a décrit la situation : « C’est la Coupe du monde de la diplomatie. » L’issue reste incertaine.
