Donald Trump a décidé qu’il est prêt à recevoir son prix Nobel de la paix — et, apparemment, il ne laissera pas la réalité se mettre en travers de son chemin. Lors d’une conférence de presse, il a presque annoncé : la guerre dans la bande de Gaza touche à sa fin. Selon Trump, «le Hamas est prêt pour la paix».
Cette conclusion, le président des États-Unis l’a tirée après avoir reçu la réponse du groupe à son plan de fin de guerre et d’avenir pour la bande de Gaza. Sur le papier — presque un triomphe diplomatique. En réalité — une fine manœuvre politique.
Le plan de Trump et la réponse du Hamas : de vieilles phrases sous un nouveau jour
Trump a déclaré que son initiative est capable «d’arrêter l’effusion de sang et de ramener la stabilité dans la région». Le Hamas, selon lui, a accepté les propositions. Mais il n’a accepté que ce qu’il considérait déjà comme acceptable.
Rendre les otages ? Oui — mais pas tout de suite, et pas tous. Retirer les troupes israéliennes ? Bien sûr — immédiatement, sans garanties de sécurité. Et qui gouvernera Gaza après la guerre ? «Des technocrates palestiniens», répond le Hamas, ajoutant qu’il «ne peut pas être exclu de l’avenir du secteur».
Israël, de son côté, attend du groupe un désarmement et une démilitarisation — deux mots qui ne figurent pas du tout dans la réponse du Hamas.
Quand la réalité ne correspond pas au scénario
Il semble que pour Donald Trump, le conflit au Moyen-Orient soit devenu une série personnelle, où il doit jouer le rôle de pacificateur et terminer l’épisode sous les applaudissements. Il se dépêche. Le 10 octobre approche, jour de l’annonce du lauréat du prix Nobel de la paix.
Pour Trump, la récompense n’est pas seulement une reconnaissance. C’est une revanche politique, un retour dans le grand jeu à l’approche de la campagne électorale aux États-Unis.
Tout le reste — ce sont des détails.
Israël voit non pas la paix, mais un piège
Les analystes israéliens qualifient déjà la réaction du Hamas de prévisible. «C’est une répétition des anciennes propositions avec un nouveau titre», notent les experts. Parler des otages sans garanties de sécurité — c’est de la manipulation. Parler d’autonomie palestinienne sans désarmement — c’est de la provocation.
À Jérusalem, on comprend : si l’accord est conclu sous sa forme actuelle, alors Gaza restera sous le contrôle des mêmes structures armées qui ont commencé la guerre le 7 octobre 2023.
L’Amérique entre le Nobel et la réalité
Pour les États-Unis, ce n’est pas seulement une question d’image, mais aussi de responsabilité politique. Si Trump décide vraiment d’utiliser le «processus de paix» comme vitrine de sa politique étrangère, cela pourrait conduire à une perte de confiance dans la médiation américaine — tant en Israël que dans le monde arabe.
Le scénario dans lequel Trump reçoit le Nobel, puis perd tout intérêt pour les affaires du Moyen-Orient, est tout à fait réaliste. L’histoire connaît déjà de tels exemples. Après cela, la région se retrouvera à nouveau seule avec des conflits non résolus, et Israël — avec des menaces qui n’ont pas disparu.
Un final qui n’est pas encore écrit
La paix à Gaza ne peut pas être construite avec de belles formulations. Elle ne tient pas dans un discours pour une cérémonie ou dans le scénario d’un clip de campagne.
Pour Israël et la région, la question reste la même : qui garantit que la paix ne sera pas simplement une pause avant une nouvelle guerre ?
Pour l’instant, la réponse est simple — personne. Et si le comité Nobel nomme vraiment Trump comme lauréat, le monde devra décider s’il est prêt à applaudir non pas la paix, mais une illusion.